mardi 1 octobre 2013

Kaffee Berlin


Cet article débute le dimanche vingt-neuf septembre deux mille treize.

Dehors il fait tout gris, tout moche, comme dans un poème d'enfant, illustré candidement au crayon à papier. Il pleut aussi, comme quand tu mets la même illustration enfantine sous la pluie. Parce qu'il faut le reconnaitre : la pluie ça mouille.

Voilà tout mon embarras lorsque je quitte un certain refuge de fortune qui a accueilli mon déjeuner. Ou devrais-je dire : mon brunch. Même pas je dévoile le nom du bazar boboesque dans lequel j'ai atterri en catastrophe, ce satané dimanche midi : une critique même négative serait lui faire de la pub, et ça me fendrait les cahuètes en deux de faire ça. De ce bistrot bobo, où j'ai été reluqué par les autres clients comme un édredon souillé un soir de pleine lune, il faudra seulement retenir la justesse des termes "refuge de fortune". Parapluie de rigueur, histoire d'être bien sec en entrant -ma première erreur-, chignon bien haut pour les demoiselles, et propos truculents sur Jean-Mi ou Marie-Conasse, qui s'est -enfin- trouvé(e) un appart' grâce à papamaman, ou qui a pondu un gosse, ou on s'en fout on crache, le tout dans un décor de photo instagram... On déguste un thé, un œuf à la coque, un yoghourt commerce équitable du producteur régional, pour un coût total à te faire avaler un édredon (souillé un soir de pleine lune) tellement c'est cher pour que dalle... Bref, même si c'était bon, c'était bien de la merde !

Après cette dose de crème gerbée, passons à la crème suave et délicate qui a récemment fait chavirer mon cœur de grailleur compulsif : Kaffee Berlin.

Car ce que je n'ai pas précisé, dans cet indigeste paragraphe d'introduction, c'est que je souhaitais ce dimanche aller manger au Kaffee Berlin le midi. Mais comme c'était fermé, le petit prince a dit que je me suis retrouvé à errer comme une âme en peine, sous la pluie, à la recherche -snif- d'un abri...

Le Kaffee Berlin pourrait être un endroit à la mode comme tant d'autres. C'est d'ailleurs ce que je me suis dit au premier coup d’œil : pas loin de la fac Lyon 3, posé à coté d'un Ninkasi, sur le chemin entre la fac et le métro... Y en a qui font très bien tourner leur biz-biz avec rien que ça. Pourtant, il y a ici deux choses qui te déboîteront les hanches aussi bien qu'une nuit avec votre serviteur : la bière, et la graille.

La bière, tout d'abord.
La carte fourmille de découvertes houblonnées, pour la plupart venues d'outre-Rhin. Un tarif spécial de 25€ octroie cinq ou six pintes, il me semble, histoire d'en goûter un maximum durant une soirée entre amis. Pour une petite virée à trois ou quatre, c'est juste parfait.
A noter également cette étrange quoique délicieuse bière au goût de lard fumé : la Märzen, dit ici Spezial Marzën. PUTAIN DE SA MAMAN CE QU'ELLE TUE !!... Bon, ok : c'est vraiment pas tout le monde qui va apprécier. Mais alors bordel ce que je l'aime, perso ! Le choix de la réussite, comme qu'il dirait !

Ensuite, la graille.
J'avais déjà parlé sur ce blog de mon attachement pour Best Bagels, le resto-slash-épicerie US qui façonne les Bagels comme c'est pas permis. Bah là, c'est de la bonne grosse concurrence de ouf qui se fait même radicale ! Les bagels, chez Kaffee Berlin, sont larges, copieux, servis avec de succulentes potatoes... En plus, on choisit le type de pain qu'on veut, et les recettes sont, je trouve, plutôt bien variées. Et niveau recettes, gros coup de cœur de votre serviteur pour le Courchevel : yum-yum !



Voilà pour ce qu'il y avait à dire... Sincèrement, je vous conseille d'aller y faire un tour, ne serait-ce que pour la bière ou, si vous ne supportez pas l'alcool, pour les bagels. Un peu loin du centre-ville, certes, mais... Ça vaut le détour.

Kaffe Berlin
26 cours Albert Thomas
69008 Lyon
06 18 81 37 13
Métro D station Sans-Souci