mercredi 14 mai 2014

L'affaire du Lem Sushi...

*Cet article commence par un flashforward, ou prolepse si vous êtes littéraire. Ceci étant signalé, je me rends compte qu'il aurait aussi fallu signaler le fait que cet article, avant le flashforward, commence par un avertissement concernant le flashforward.

...

Personne n'est parfait.
*



Imaginez... Une nuit pluvieuse, dans la capitale des Gaules... Un homme sort, sans capuche -pour faire ambiance tristesse-, allume une cigarette... Tire sur sa clope, puis la balance en toussotant, se rappelant que ça fait bien un an qu'il a officiellement arrêter de fumer... Et... Il se rappelle... Il repense à cette affaire, à cette terrible histoire qui aura remis en question ses principes les plus fondamentaux... Avançant sous la pluie, il continue de s'imaginer en train d'écrire son article, ponctuant chacune de ses phrases par une suite de points, pour rendre plus dramatique et mystérieux...

*Fin du flashforward...*

C'était il y a un peu plus d'un mois, environ, un jour d'avril sans poisson, mais pourtant j'avais envie de sushis. Mon âme vagabondant aux alentours de Cordelier, je pris l'envie d'aller grailler au Noboru, ce délicieux restaurant japonais où l'on mange si bien et si bon. Je vous en ai déjà parlé, de ce resto : c'est une tuerie, et si vous y foutez pas vite les pieds, vous ratez votre vie.
A la sortie, j'étais d'humeur à boire une binouze, et comme à ma drôle d'habitude, je me suis rendu au Rock'n'Eat, parce qu'il y a là-bas des individus parfois fort sympathiques et amicaux. Bon, il y a aussi des foutus poseurs de merde (68%), des connards/queutards insultants pour la race humaine (79%), et des grognasses qui feraient passer Miley Cirus pour une militante féministe engagée (37%). Et si vous vous demandez comment j'ai calculé mes pourcentages, sachez que chez les metoux, il y a des metoux queutard poseur et des metoux pas queutard mais poseur... Etc.


C'est là-bas que se produisit l'horreur : en devisant avec une habituée à propos de restaurant japonais aux alentours de Cordelier, j'échangeai avec elle une carte du Noboru contre une carte du... Lem Sushi. Horreur ! Damnation ! Infamie ! Car oui, vous vous en doutez, je venais d'échanger mon Reptincelle contre un Rattata !!

Mais innocent que je suis, je l'ai cru, quand elle m'a raconté à quel point elle aimait aller grailler là-bas, que les sushis, les makis, les californias y étaient truculeusement truculents. Et comme j'ai pour principe de ne jamais cracher sur une bonne découverte, pour vous comme pour moi, hein, bah j'y suis allé...

*Fin de la mise en situation. Si vous êtes toujours là en train de lire, c'est le moment de souffler avant d'attaquer la bataille.*

Le LEM SUSHI
J'ai une théorie, en ce qui concerne les restaurants japasiatiques - oui, je me permet ce néologisme pour caractériser les restos asiatiques servant de la pseudo-graille japonaise car c'est à la mode : cette théorie, c'est que si le nom du resto comporte "Sushi", la bouffe est dégueulasse. C'est vrai, après tout : vous imaginez un constructeur de bagnole dont le nom comporterait "voiture" ?... Quoi, comment ça "Volkswagen"?? Aucun rapport, voyons...

J'entre donc enfin dans le resto, un mois après avoir dialoguer avec la nana du Rock'. Niveau décoration, je dirais que j'ai connu des friches industriels plus personnel : des murs peints en blanc à l'arrache, quelques déco asiatisantes trouvables en promo chez Babou... On peut dire que c'est sobre... A chaque seconde, je me demandais ce que je venais foutre là. Mais je suis Graillonaute de l’Extrême !! J'ai pas peur, moi !!


Histoire de vous présenter la totale, je commande un ensemble varié : sushis, brochettes, california makis, et une bouteille de saké pour faire glisser le tout, au cas où. Après une soupe miso digne des meilleurs soupe en sachets du rayon Japon d'Auchan, j'étais excité comme une puce à l'idée de quitter les lieux. Mais j'avais déjà commandé la suite, et mon saké arrivait promptement.

Et quel saké... Un coup de nez au dessus de la bouteille chaude et je savais que ça allait être dégueu. Mais j'étais encore loin du compte : ma première gorgé me fit me demander s'ils avaient pas confondu "saké" et "détartrant pour évier". Sérieusement ! Y doit y avoir un nouveau produit ménager en vogue, je suis sûr, un truc qui s'appelle "DÉCAP'SAKÉ" et ils le servent à leurs clients !! C'est pas possible autrement !!

Les sushis et californias, maintenant... Disons que pour les californias, il faudrait réinventer le mot "pingre". Un PETIT morceau de saumon, avec un PETIT morceau d'avocat, entouré d'un PETIT morceau d'algue avec le MINIMUM de riz... Je déconne même pas : il y avait plus de grain de seigle que de grain de riz dans les californias !! Une putain d'atteinte à votre porte-feuille !! Quant aux sushis... J'ai cru qu'ils avaient oublié de mettre le saumon, tant celui-ci n'avait aucun goût.

Bon : pour ce qui est des brochettes, c'était déjà mieux.



NAN J'DÉCONNE !!! MUAHAHAHA !! Quel boute-en-train je fais, je sais... Là encore, on sent le professionnalisme Sodebo à l’œuvre : des brochettes de viande à te faire devenir végétarien, ou stérile, tu sais pas trop. A noté qu'ici aussi, comme dans tant d'autres resto jap dégueu, les brochettes de boulette de viande semblent constituées de morceaux d'os broyés mixés avec du gras et des restes... Ouais, bon appétit.

J'en arrive finalement à mon affaire, celle qui me taraude depuis que je me suis levé, ai été payé l'addition (25€ le voyage, bonjour le dépaysement), et suis sorti dehors, les jambes faibles et l'estomac au bord des lèvres : QUEL ÉTAIT LE POT DE SAUCE SUCRÉE ET LE POT DE SAUCE SALÉE ?

C'est vrai, ça, merde. J'ai tendance à vouloir prendre la sauce salée, mais là en goûtant l'une et l'autre, j'ai eu l'impression d'avoir affaire à la même sauce. Est-ce parce que dans ce bouge on transvase la sauce sucrée dans la salée quand celle-ci a l'air trop vide, et inversement ? Ou bien était-ce le saké dégueu qui avait radicalement flinguer mon palais, à tel point que je n'ai pas su différencier le salé du sucré ? Ou est-ce une forme d'enseignement mystique traditionnel japasiatique, sur l'illusion du choix et les apparences pas trompeuses ? Mystère...

Conclusion :

Ce Lem Sushi est une insulte. Il y a largement mieux, même dans le style "boui-boui japasiatique de merde". Je ne vous le conseille pas, mais alors pas du tout. D'autant que pour moins cher et très largement meilleur, dans le même quartier, il y a le Noboru. Je dis ça... Si vous avez des goûts de chiotte, c'est votre problème.



P.S. : J'aurais souhaité vous proposer quelques photos des lieux, de la bouffe etc., mais en vérité j'étais tellement mal à l'aise, entre les regards en biais des serveurs et l'horreur de la graille que j'ingérais que j'ai zappé de prendre des clichés. Mais vous perdez pas grand chose, je vous assure.

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